Les consommateurs sont aussi des parties prenantes de l’entreprise
Contrairement à ce que semblent croire certaines entreprises, les consommateurs ne sont pas que de porte-monnaie qu’on peut vider à son gré. La folie qui a saisi le monde des téléphones portables illustre jusqu’à la caricature le modèle économique des grandes entreprises. A défaut d’être réellement innovantes, elles sauvent la progression de leur chiffre d’affaires en programmant l’obsolescence de leur produit quand ce n’est pas la durée de vie des produits elle-même qui est programmée
http://www.novethic.fr/novethic/rse_responsabilite_sociale_des_entreprises,pratiques_commerciales,produits,la_lutte_contre_obsolescence_programmee_enfin_lancee,138353.jsp?utm_source=newsletter&utm_medium=Email&utm_content=novethicInfo&newsletter=ok
La lutte contre l’obsolescence programmée enfin lancée
Voilà donc quelques idées pour faire reculer ces pratiques qui font autant mal à nos porte-monnaie qu’à la planète dont elles usent prématurément les ressources. Comme on ne peut pas mettre un représentant des associations de consommateur dans chaque conseil d’administration ou d’autres instances de gouvernance de ces groupes industriels, il sera nécessaire de mettre en oeuvre certaines de ces propositions, notamment la durée de vie minimale mais aussi pourquoi pas la création d’un label pour les entreprises qui accepteraient de soumettre tous leurs nouveaux produits à la démarche « analyse du cycle de vie du produit », analyse évidemment auditée.
Reste néanmoins ces questions de fond: quelle est donc la logique de ce système qui ne peut vivre et prospérer que sur de tels gâchis? Quelles sont ses chances de survie à terme?
Le changement des valeurs de l’entreprise passe nécessairement par les hommes
Le passage à une démarche plus responsable de l’entreprise vis à vis de toutes ses parties prenantes et vis à vis de son environnement suppose qu’elle révise assez fortement les valeurs qui la meuvent. Or ces valeurs sont portées avant tout par des hommes qui sont chargés de les appliquer et de les promouvoir au quotidien.
http://www.lexpress.fr/emploi-carriere/emploi/quete-de-sens-au-travail-des-metiers-en-mutation_1165238.html
Quête de sens au travail: des métiers en mutation
L’intérêt des crises est qu’elles ouvrent des espaces de liberté à ceux qui veulent les occuper. C’est un peu ce que montre cet article dont il ressort qu’il s’agit cependant encore de notables exceptions. D’ailleurs, à part un, tous les autres cas décrits montrent des cadres plus en rupture qu’en immersion dans leur entreprise. Or, c’est l’imprégnation dans l’entreprise qui fait que celle-ci fait bouger son logiciel de développement. Il y a donc encore du chemin à parcourir avant que ceux qui sont en quête de sens au travail trouve pleinement leur place dans l’organisation où ils travaillent. Au-delà de l’organisation de l’entreprise, c’est peut-être le système économique qui empêche cet épanouissement qu’il convient d’interroger. Certes, il y a bien la voie de l’économie sociale ET solidaire mais marier les exceptions n’a jamais fait une généralisation.
Passer de la défiance à la confiance
Deux jeunes économistes, Yann Algan et Pierre Cahuc avaient fait sensation en publiant un petit essai à l’automne 2007, bourré de statistiques parlant de la France comme d’une « société de défiance » et mettant notamment de l’avant l’importance qu’avait la mauvaise qualité du dialogue social dans cette situation. C’est un peu ce que nous dit aussi Jean Peyrelevade dans cet article
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/09/24/un-nouveau-pacte-social-en-faveur-de-l-entreprise_1764598_3232.html
Un nouveau pacte social en faveur de l’entreprise
Le diagnostic est juste mais ni ce « grand banquier » ni « ces deux jeunes économistes » n’apportent de solution. Et le fokonyaka n’est en général pas d’une grande utilité. Pour que la confiance revienne, cela suppose que la transparence soit plus grande au sein de l’entreprise. Cela passe certainement par une participation des salariés aux décisions de l’entreprise, et non une vague information convenue lors de Comité d’Entreprises sous tension. Cela passe aussi par un plus grand respect des autres parties prenantes de l’entreprise , clients (voir ci-dessus le paragraphe sur l’obsolescence), fournisseurs considérés encore trop souvent comme de simples sous-traitants exécutants. Cela passe aussi par une attitude plus claire pour ce qui concerne le respect de l’environnement au sens large dans les process de production. Cela a un nom, cela s’appelle la RSE mais tant qu’elle sera utilisée pour peindre en vert les bilans, cela fera naître plus de défiance que de confiance. Message transmis, respectueusement à Mr Peyrelevade, mais aussi à Mr Lebèque président de l’ORSE (Observatoire de la RSE).
Dans responsabilité, il y a répondre
Dans la plupart des entreprises qui se sont dotées d’une charte de gouvernance, on a multiplié les règles de bonnes conduites à adopter pour que l’entreprise soit « fair », comme disent les anglophones. Mais un sujet est rarement traité, les sanctions, car justement, quand on est entre « gentlemen », on est par définition « fair ». Il n’empêche qu’un point devrait être évoqué dans ce cadre et il ne l’est jamais, la révocation des dirigeants qui ne « répondent » pas aux attentes.
http://www.novethic.fr/novethic/isr_investissement_socialement_responsable,exercice_du_droit_de_vote,gouvernance_revocation_ad_nutum_dispositif_juridique_encore_confidentiel,138255.jsp?utm_source=newsletter&utm_medium=Email&utm_content=novethicInfo&newsletter=ok
Gouvernance : la révocation « ad nutum », un dispositif encore confidentiel
Comme le montre fort bien cet article, à défaut d’avoir prévu que les responsables répondent réellement de leur action, les séparations se font souvent dans des conditions éthiquement peu glorieuses. Pourtant la loi le permet;
On est en droit de s’interroger sur l’efficacité d’un système incapable de sanctionner ses propres dysfonctionnements. Cela est peut-être dû à la trop grande proximité culturelle des différents protagonistes. C’est pourquoi la revendication d’un élargissement des instances de gouvernance aux autres parties prenantes est aussi une mesure de protection des sociétés commerciales telles qu’elles sont ACTUELLEMENT…
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Le blog de Dominique Guizien ici.
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